Elements de compréhension de la genèse du mouvement Hip Hop
L’organisation de l’expression du mouvement Hip Hop a commencé en Martinique au début de 1980.
En tant qu’acteur culturel et animateur, Yves Marie SERALINE a rassemblé des jeunes qui s’exprimaient dans la rue à l’image des jeunes des cités du monde entier qui commençaient à recevoir le message du Hip-Hop par les médias cinéma, les documentaires, les clips et les CD.
Principalement à Fort-de-France, on voyait aussi l’influence de certains jeunes qui venaient des banlieues parisiennes et qui avait fréquenté concrètement les premières activités du monde Hip Hop. Pour une partie d’entre eux, le message d’Africa Bambaata était clair, mais pour la plupart c’était une attitude de rébellion contre l’ordre établi et la volonté de participer à une vision nouvelle de la jeunesse.
Dans le but de canaliser l’énergie, l’équipe réunie autour de l’animateur, a organisé des activités (concours de smurf, de break, des battle avant la lettre, scène rap, un encouragement à sortir du tag signature sauvage de marquage de son territoire, pour commencer à réaliser de véritables fresques à l’aérosol, principalement dans les rues de Fort-de-France.
Plusieurs jeunes ont eu l’occasion de montrer leurs talents dans le club de jazz café à Fort-de-France, le Club 78, en 1981-1982, dans les rues centre ville ou au Parc Floral du Service Culturel de la Ville, dans l’espace Forum Frantz Fanon. En général les jeunes venant d’autres communes de la Martinique venaient à la rencontre de ceux de Fort-de-France qui était vraiment l’épicentre de ce mouvement., durant cette période.
Le pic de ce mouvement en Martinique est arrivé fin 1983 et matérialisé par la mise en place d’un atelier artistique qui a donné l’idée à Y.M. SERALINE de créer une comédie musicale Break Opéra présentée pour la première fois en juillet 1984 au Grand Carbet du Parc Floral de Fort-de-France, afin de permettre à tius ces jeunes de se motiver à la réalisation d’un projet commun et de s’exprimer artistiquement. Une tournée s’en est suivie dans plusieurs communes en juillet-août .
Par la suite, les campagnes d’animation ont continué et se sont étendues, facilitées par la croissance exponentielle et irréversible du Hip-Hop dans le monde, l’influence d’émissions radio-télé et de l’ancrage des nouveaux codes de la création. L’effet de mode aidant en Martinique, il est devenu fréquent de trouver les danseurs et rappeurs se professionnalisant, par des prestations en boîte de nuit ou dans les fêtes patronales, ou encore comme figurants de spectacles. A ce moment se sont constitués des groupes d’artistes pour la scène.
En 1985, l’OMDAC ayant déclarée officiellement en octobre 1984 continue son action de valorisation de ces jeunes en les intégrant à la 15zaine de la Jeunesse Martiniquaise au mois d’août, tournée devenue annuelle à travers les communes, permettant systématiquement aux monde Hip Hop d’être présent, y compris par la création de fresques au spray dans chaque commune.
Dans ce cas précis, les compétences qui se sont développées ont permis de détecter des jeunes pour les former aux arts visuels dans le cadre de formations à l’infographie, de sorte que sans abandonner le graffiti, des jeunes artistes ont renforcé leur compétences et se sont professionnalisé comme décorateurs, infographistes ou se sont intégré au secteur multimédia.
Plusieurs structures ont commencé à utiliser les arts du Hip-Hop dans leur programme et des cours ont commencé à être proposés durant la décennie des années 1990 par des moniteurs et diverses institutions, répondant ainsi à la demande du public.
A noter que durant toute cette période, les évolutions du même type ont été constatées en Guadeloupe, et que dans la Caraïbe, ce qui a permis de commencer à établir des échanges et d’alimenter des manifestations mise en place par des organisateurs d’évènements.
L’OMDAC a développé au début des années 2000 la 15zaine de la Jeunesse Caribéenne par suite de la version locale, et a mis régulièrement en relation des jeunes du mouvement Hip-Hop de Martinique avec des jeunes de la Caraïbe. De nombreuses rencontres ont permis des échanges, comme par exemple la présentation de Break Opéra en août 2004 en Martinique et à la Dominique, ou lors d’échanges bilatéraux organisés par l’association avec des jeunes de Sainte-Lucie et plus tard de Haïti., où l’OMDAC avait conduit une délégation de danseurs, rappeurs et graffeurs au Festigraffiti à Port au Prince.
Dans le cadre d’action de célébrations de l’éclosion du mouvement Hip Hop dans le monde, l’OMDAC participera à diverses actions, et proposera la version 2024 de Break Opéra en octobre prochain.